La téléconsultation pour l’IVG est encore possible jusqu’à fin septembre

Le confinement a compliqué l’accès à l’interruption volontaire de grossesse dans de nombreux endroits du monde. Les déplacements sont devenus difficiles.

En France, une modification temporaire de la loi a été réalisée en avril 2020, étendant le délai légal de l’IVG médicamenteuse à 9 semaines d’aménorrhée au lieu de 7 semaines d’aménorrhée. La prescription des médicaments pour l’IVG peut être réalisée par un médecin gynécologue ou une sage-femme.

Prise en charge de la prescription par téléconsultation

Les IVG médicamenteuses peuvent alors être prescrites par téléconsultation, avec une extension du délai autorisé de prise en charge jusqu’en septembre 2021. Ces mesures ont été adoptées également au Royaume-Uni, et dans certains états des États-Unis. En revanche, le Texas a fait preuve d’une régression à ce sujet.

Ces mesures exceptionnelles ont été prises dans le cadre du premier confinement, et devraient être reconduites jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire.

Les consultations nécessaires aux IVG médicamenteuses, avant la 9ème semaine d’aménorrhée, peuvent donc être réalisées sous forme de téléconsultation, et sont prises en charge à 100% pour l’assurance-maladie.

Une téléconsultation en trois étapes distinctes

Cette téléconsultation se déroule en trois étapes :

  • 1. Une téléconsultation d’information et de remise des ordonnances
  • 2. Une téléconsultation de prise de médicaments entraînant l’interruption de grossesse. Apres cette téléconsultation, la femme peut aller chercher le médicament en pharmacie en lien avec son médecin ou la sage-femme qui fait la consultation. Le deuxième médicament est pris 36 à 48 heures après le premier.
  • 3. La troisième téléconsultation de contrôle entre deux et trois semaines qui suivent l’interruption volontaire de grossesse

Une solution plébiscitée par les 18 – 25 ans

Une étude anglaise a montré que l’adhésion de la téléconsultation pour la pratique de l’IVG médicamenteuse n’était pas seulement liée au confinement, mais surtout à la discrétion et le respect de la vie privée de la femme. Les commodités d’accès par la téléconsultation permettaient également d’accélérer le processus.

Ces principaux moteurs de recours à la télémédecine pour l’IVG médicamenteuse étaient plébiscités chez les femmes de 18 à 25 ans. Les femmes agées de plus de 36 ans préféraient le mode plus traditionnel de la consultation auprès d’un praticien ou d’une sage femme.

Une consultation qui reste « solitaire » ?

L’ensemble des femmes pratiquant l’ IVG préfère être accompagné lors d’une consultation.
Ce qui est plus difficile dans le cadre de la téléconsultation.

En effet, ce mode de consultation gagne certes en autonomie, mais reste une téléconsultation solitaire. La téléconsultation, comme le souligne l’OMS, permet d’avoir un acte plus facile à programmer, d’être réalisé à domicile donc dans un cadre sécurisant, et d’éviter de se déplacer.

L’accès à l’IVG facilité pour les patientes en désert médical

La pratique de l’IVG médicamenteuse par téléconsultation permet d’élargir l’accès à l’IVG chez les patientes habitantes dans des zones isolées, de désert médical. Ces femmes, étant isolées, sont parfois plus vulnérables.

Avant la pandémie, les médicaments pour l’IVG médicamenteuse n’étaient pas disponibles en officine. Les femmes devaient se rendre dans les établissements de santé pratiquant le geste.

Au Royaume-Uni, les IVG réalisées par télémédecine ont permis de réduire les délais d’attente, et d’être donc plus efficaces. Ce système est accepté par les femmes.

Qui peut recourir à une IVG en France ?

La crise sanitaire a entraîné un allongement du délai pour recourir à une IVG médicamenteuse à neuf semaines d’aménorrhée.

La prise en charge est possible pour toute femme enceinte, y compris mineure. La femme peut demander à un médecin ou une sage femme de la suivre.

On rappelle qu’en France les IVG peuvent être pratiquées avant la 12e semaine de grossesse. Le forfait de prise en charge des frais est entièrement remboursé par l’assurance maladie.

Les IVG font partie des exceptions au parcours de soins coordonnés, c’est-à-dire qu’il est possible de consulter directement un médecin ou une sage femme, autre que le médecin traitant. L’accès à un gynécologue est libre.

Les mineures non émancipées peuvent également recourir à l’IVG sans l’autorisation du représentant légal. Cependant, elles devront se faire accompagner par une personne majeure de leur choix.

La prise en charge de l’IVG est assortie d’une dispense d’avance de frais, c’est-à-dire de tiers payant pour toutes les femmes assurées, pour les mineures et pour les femmes bénéficiaires de l’aide médicale de l’État. Ces dispositions sont applicables sur l’ensemble du territoire national métropolitain et dans les DROM-COM.

Il serait intéressant de se poser la question du devenir de la téléconsultation pour l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse après la crise sanitaire. Cette solution restera-t-elle pérenne ? La mise en place d’un système combinant la consultation et la téléconsultation pourrait élargir le champ d’action et permettre une accessibilité renforcée aux femmes le désirant.

Découvrez et téléchargez plus bas notre affiche dédiée à la sensibilisation de vos patientes sur la pratique de la téléconsultation dans le cadre d’un IVG.

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