Grève médecin

Déserts médicaux : Pourquoi les médecins et internes entament une grève ?

La grève des médecins et internes, qui a commencé ce lundi 28 avril, fait beaucoup parler. Elle est déclenchée par une proposition de loi qui veut réguler où et comment les médecins peuvent s’installer. Une mesure qui dérange profondément les professionnels de santé. Pourquoi cette régulation suscite-t-elle autant de débats ? Cet article explore les enjeux autour de cette proposition de loi et les alternatives possibles.

Un nouveau plan de lutte contre les déserts médicaux

Portée par le député Guillaume Garot, la proposition a été adoptée à l’Assemblée nationale début avril 2025. Elle cherche à obliger les médecins à s’installer dans des zones où il manque de praticiens. Selon le député, c’est une solution pour résoudre le problème des déserts médicaux. Cependant, pour les médecins, étudiants et jeunes praticiens, c’est une atteinte à leur liberté de choisir où ils veulent exercer.

Face à cette loi, le gouvernement a proposé un « plan de lutte contre les déserts médicaux« , avec une mesure phare : demander aux médecins de consacrer jusqu’à deux jours par mois aux consultations dans les zones sous-dotées. Une proposition qui ne fait pas l’unanimité.

Alors, pourquoi la grève ?

Les médecins ne sont pas d’accord. La régulation de leur installation leur semble trop contraignante et risque de rendre la médecine libérale moins attractive. Surtout pour les jeunes praticiens. Forcer les médecins à aller dans des zones spécifiques pourrait aggraver la situation au lieu de l’améliorer. La coercition n’a jamais été une solution ! 

Certains, comme Lucas Poittevin de l’Association nationale des étudiants en médecine, appellent à une grève illimitée pour faire entendre leur mécontentement. Ils réclament des solutions adaptées et non imposées.

DOCNDOC : Pourquoi la régulation des installations médicales est-elle contestée ?

Chez DOCNDOC, nous avons toujours clamé que les mesures coercitives n’étaient pas une solution. La régulation des installations n’est pas la solution. Un médecin ultra urbain n’ira travailler en zone rurale que si et seulement si il en a envie et s’il construit un projet de vie.

Depuis plusieurs années, nous proposons une autre approche : inciter les médecins et professionnels de santé à choisir le lieu, la structure et le mode d’exercice. Nous incitons les collectivités territoriales et les établissements de santé à se faire connaitre auprès des candidats médecins grâce à notre plateforme de mise en relation entre professionnels de santé.

Plutôt que d’imposer nous encourageons les médecins à choisir des territoires par envie et non par obligation. Cela peut faire sourire, mais les professionnels de santé et leur famille ont le droit de se sentir bien là où ils déposent leurs valises. Le but est d’offrir des conditions de travail intéressantes, tant au niveau du bien-être au travail que du cadre de vie. Chaque région a ses spécificités et peut offrir un environnement propice à l’épanouissement des médecins. Travailler dans les zones sous dotées mais riches en qualité de vie est une chance et non une punition.

Cependant, les territoires doivent se faire connaitre et ne plus être qualifiés de trous, de déserts, de cambrousses…

>>> Lire l’article : Compagnonnage des étudiants en médecine

La solution ? Choix et liberté

La clé des déserts médicaux, selon DOCNDOC, c’est le choix. Un médecin doit pouvoir décider librement où il souhaite s’installer. En encourageant les territoires à se rendre plus attractifs, les médecins viennent alors naturellement dans ces lieux. Cela passe par des incitations bien pensées et un accompagnement humain et financier des territoires pour améliorer leur attractivité.

Les déserts médicaux ne doivent pas être vus comme des zones « à fuir », mais plutôt comme des endroits où il est possible d’être heureux tout en exerçant sa profession. Chaque région peut devenir un lieu où les médecins choisissent de vivre et travailler.

Une question d’attractivité territoriale à ne pas négliger

Les déserts médicaux ne sont pas un problème isolé. Ils sont le symptôme d’une question plus large : comment rendre les territoires plus attractifs ? Il ne suffit pas de dire aux médecins où s’installer. Il faut aussi améliorer les conditions de vie, les infrastructures, et créer un environnement qui attire les jeunes médecins. Manque de transports, fermeture des écoles, fermeture des commerces ? Emplois des conjoints? Qui a envie de s’installer avec sa famille dans une zone où tout disparait ?

En somme, la grève des médecins est un cri d’alarme face à une proposition de loi qui semble plus contraignante qu’efficace. Plutôt que de réguler les installations, il faudrait inciter les médecins à s’installer dans les territoires qui en ont besoin, en améliorant leur attractivité. Un choix libre et éclairé est la solution pour résoudre le problème des déserts médicaux, sans avoir à imposer de mesures coercitives.

>>> Lire l’article : DOCNDOC accompagne les territoires dans le recrutement de médecins

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *