Téléconsultation en officine : nouveauté de la loi ma santé 2022
La téléconsultation en officine est l’une des mesures phares de la loi Ma santé 2022. Dans cet article, Apotiko vous explique la mise en place et le fonctionnement de ce nouveau service au sein des pharmacies.
Le pharmacien : acteur central de proximité
Le pharmacien d’officine, titulaire et adjoint offre des services et des conseils à sa patientèle. C’est le cas de la téléconsultation de plus en plus présente au sein des officines. En proposant ce service de santé, le pharmacien joue un rôle actif et accompagne davantage les patients dans leur parcours de soins. Il apporte son aide au médecin dans la réalisation de l’examen du patient. Ainsi, ce nouveau service favorise le lien entre ces deux professionnels de santé.
La téléconsultation en officine permet de réaliser un suivi de la prise en charge médicale avec une explication claire de la posologie au patient. Elle permet aussi d’étendre les conseils du pharmacien auprès d’une patientèle éloignée ou peu mobile.
Mise en place de la téléconsultation en officine
Pour réaliser une téléconsultation en officine, la pharmacie doit se doter d’un espace de confidentialité. Il a déjà été mis en place par l’accès à la vaccination et au dépistage du virus COVID-19. Cet espace de confidentialité peut être équipé d’une cabine comportant plusieurs objets connectés, ou directement par un logiciel de connexion à une téléconsultation.
Lors de la téléconsultation, le patient a le choix de se faire accompagner par le pharmacien. Le professionnel de santé facilite ainsi l’utilisation des outils connectés nécessaires à l’examen clinique : tensiomètre, autoscope, oxymètre, stéthoscope. Évidemment, le patient n’a aucune obligation et peut réaliser sa téléconsultation seul auprès de son médecin traitant.
Il faut noter que la téléconsultation gagne en bénéfice quand le patient s’adresse à son médecin traitant, en particulier pour un suivi de pathologie ou un renouvellement d’ordonnance. Le pharmacien titulaire d’officine reçoit directement la prescription.
Le pharmacien peut recevoir une aide forfaitaire pour équiper sa pharmacie, en particulier dans les zones de désert médical. Cette aide s’élève à 1 225 € la 1ère année puis à 350 € par an.
Le professionnel de santé dispose aussi d’une rémunération à l’acte allant de 25 € à 750 € en fonction du nombre de téléconsultations effectués par an.
Comme chez le médecin traitant, ou le médecin spécialiste, le patient est remboursé à 100 % à condition d’avoir respecté le parcours de soins. La téléconsultation avec le médecin traitant doit donc être privilégiée. Toutefois, elle peut se faire en dehors du médecin traitant s’il y a urgence, si ce dernier n’est pas disponible, si le patient a moins de 16 ans.
À partir de juillet 2022, la téléconsultation est régulière en fonction du territoire. Les médecins réalisant des téléconsultations doivent être territorialisés et non plus de façon nationale.
La téléconsultation en officine sécurise la qualité de l’entretien tout en offrant une prise en charge des patients, notamment dans les déserts médicaux. Les patients n’ont pas toujours chez eux un espace de confidentialité ou une qualité correcte de Visio. Les moyens technologiques proposés par les pharmaciens en officine optimise la qualité de la consultation. De plus, l’ordonnance est directement transmise au pharmacien.
Cette téléconsultation pour les pharmaciens est autorisé depuis septembre 2019. Elle est régulée par l’arrêté d’approbation du 2 septembre 2019 au journal officiel.
Dans l’avenant six à la convention pharmaceutique, il est écrit que l’officine doit disposer d’un espace de confidentialité fermée. Cette espace peut correspondre à une pièce à part, ou à une cabine de téléconsultation.
Et en pratique, comment ça se passe ?
Le patient va dans sa pharmacie, ou dans une pharmacie qui pratique la téléconsultation. En fonction de la pathologie évoquée, le pharmacien d’officine conseille la téléconsultation ou la consultation physique du patient. Évidemment, s’il y a urgence, le SAMU doit être appelé !
Le conseil national d’ordre des pharmaciens préconise : « le pharmacien a un rôle d’accompagnement du patient et du praticien dans la réalisation de l’acte de téléconsultation ».
Pour des pathologies bénignes, le premier réflexe d’un patient est d’aller prendre conseil auprès de son pharmacien. Quand le pharmacien d’officine a un espace de téléconsultation, cela permet d’avoir ses conseils, les conseils du médecin et les médicaments à disposition : L’unité de lieu gagne en efficacité !
Cet ensemble peut contribuer à lutter contre les déserts médicaux et à optimiser le parcours de soin du patient.