La saga de l’été : le remplacement en campagne, une expérience super formative

La suite de notre saga de l’été sur le quotidien de Pierre, super-médecin de campagne.

Actuellement la problématique la plus préoccupante reste les zones blanches. Toutefois, le médecin exerçant en zone de désert médical DOIT avoir accès à un réseau. En effet, souvent les zones de désert médical se superposent avec les zones blanches. Le médecin doit fait 20km pour avoir le réseau et envoyer des messages ou des télétransmissions, ou un code de vérification d’achat.

Doit-il se garer sur le parking d’un centre commercial pour faire de la télémédecine ? Parfois, oui !! Heureusement, les zones blanches se raréfient…

Actuellement, grâce au développement de la téléconsultation et de la télé-expertise, mais aussi du partage de cas cliniques par les réseaux sociaux, le médecin exerçant un désert médical se sent moins seul. À tout moment, il peut partager et se former.

Réseaux d’aide et parcours de soins adaptés aux zones blanches

En effet, plusieurs régions des déserts médicaux ont créé des réseaux et des parcours de soins spécifiques pour des urgences comme des accidents vasculaires cérébraux, des infarctus du myocarde ou encore des pathologies chroniques comme le diabète, des maladies psychiatriques, ou des suivis gynécologiques.

Être au centre d’un réseau et d’un maillage territorial permet aux médecins de désert médical de s’intégrer et de pouvoir offrir à ses patients une diversité de soins.

Lorsqu’il est venu s’installer en zone de désert médical, il était crucial que Pierre s’intègre dans ce réseau de professionnels de santé. Nous vous conseillons vivement d’aller rencontrer les sages-femmes, les kinésithérapeutes, ou encore les pharmaciens aux alentours, afin de créer un véritable échange professionnel.

Retrouver un sens à son exercice

Pierre a un rôle central dans la vie du village. Il est encore plus respecté que le maire ! En effet, les médecins en zone rurale ont un réel engagement social.

Cet engagement et la conscience de la profession redeviennent les valeurs des médecins. Les remplaçants et les jeunes médecins thésés retrouvent un sens à leur exercice et contribuent à faire évoluer le métier de médecin de désert médical.

En effet, la relation médecin/patient des zones de désert médical est complètement différente que celle des médecins de ville.

Dans un désert médical, du fait de l’absence des soignants dans ces zones, le médecin connaît bien ses patients, la relation est personnelle, voire amicale. Les liens de confiance se créent de génération en génération. Souvent le médecin traite deux ou trois générations de patients. Il devient parfois même le confident des familles, et on l’invite à prendre le café ou le thé lors de ses visites à domicile, comme on peut aussi le faire lors du passage du facteur. A vous de déterminer si vous avez envie de faire une pause ou pas !

Il est vrai que ça peut étonner un remplaçant venu d’un milieu urbain. Mais celui-ci doit pourtant s’habituer aux comportements amicaux entre les patients et leur médecin. Certains médecins sont aussi des élus locaux, les notables du village, et ont une implication sociétale également importante.

Une solidarité accrue entre professionnels de santé

Pierre doit se tisser un réseau de professionnels de santé pour permettre d’échanger avec ses confrères, en particulier vers des spécialités médicales ou chirurgicales, et hospitalières. Ce réseau de médecins et de professionnels de santé est souvent réactif et solidaire. Le parcours de soins et la prise en charge des patients sont efficaces et rapides.

En dehors des zones blanches, l’isolement de Pierre, au final, est devenu tout relatif. En effet, avec la téléconsultation, celui-ci peut suivre ses patients à distance pour des maladies chroniques. Il peut également participer aux urgences sans avoir à se déplacer, et en réglant jusqu’à 80 % de la bobologie.

De plus, grâce à la télé-expertise, il peut demander des avis à des confrères spécialisés sur des pathologies ou des problèmes dont il a moins l’habitude. Il peut également se former par le biais des webinars et permettre de réaliser sa formation continue.

Bref, il faut tout de même que Pierre soit un minimum porté sur la technologie !

L’isolement est également levé quand il peut échanger avec ses confrères hospitaliers sur des techniques récentes, permettant même de faire de la microchirurgie au cabinet.

Qualité de vie > quantité de travail

La moyenne d’âge d’un médecin généraliste est de 52 ans. Il exercera jusqu’à au moins 70 ans.

Évidemment, contraindre les jeunes médecins ou les remplaçants à venir exercer dans les zones de désert médical n’est probablement pas une solution pérenne. En revanche, le témoignage des médecins de campagne, des médecins ruraux et des médecins des petits villages permet d’expliquer qu’une qualité de vie est aussi appréciable qu’une quantité de travail. La récupération entre des vraies heures de repos permet d’enchaîner des journées chargées.

Exercer en milieu rural : la meilleure des formations pour un jeune installé ou remplaçant

Ce côté pluridisciplinaire de la profession devrait attirer les jeunes médecins remplaçants et les jeunes médecins thésés à exercer dans des zones rurales.

En effet, connaître des gestes de microchirurgie, connaître plusieurs pathologies, et savoir qu’on est aidé grâce à la téléconsultation par des confrères, lève une partie de l’angoisse d’exercer seul.

L’avantage d’exercer seul permet d’être flexible sur les horaires. Certes, il faut travailler beaucoup et participer à la liste de garde, mais les horaires peuvent être choisis.

Alors, quels sont les principaux freins à l’installation des jeunes médecins ? Vous verrez qu’ils ne sont pas si insurmontables que ça…

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