Déserts médicaux : où en est l’accès aux soins palliatifs ?
La prise en charge des patients en fin de vie a toujours fait débat. Cela concerne les médecins généralistes et spécialistes. Emmanuel Macron a dévoilé le projet de loi du gouvernement sur la fin de vie. Cette loi va s’accompagner d’une aide financière pour les soins palliatifs. L’actualité donne l’occasion de faire un point sur cette offre de soin encore très inégale en France. Quels sont les départements dépourvus d’unités de soins palliatifs ?
Des inégalités de soins selon les départements
Se faire soigner loin de chez soi est devenu monnaie courante pour de nombreux français vivants dans des déserts médicaux. Cependant, pour les patients devant bénéficier de soins palliatifs, se retrouver loin de chez eux et de leurs proches est une épreuve de plus à surmonter. Les médecins ne sont pas toujours formés à cette pratique et accompagnement. Le développement des Hospitalisations à Domicile est encore insuffisant.
En France, l’offre de soins palliatifs est incontestablement insuffisante. Le projet de loi sur « l’aide à mourir », prévoit de développer ces soins sur l’ensemble du territoire. Et pour cause, 21 départements sont dépourvus d’accès aux soins palliatifs. Une donnée qui met encore plus en lumière la problématique des déserts médicaux dans notre pays. Les patients n’ont pas de médecins traitants dans les zones sous dotées. Une vraie problématique est mise à jour pour les médecins spécialisés en soins palliatifs !
Le chef du gouvernement a donc annoncé qu’une unité de soins palliatifs (USP) verrait le jour dans ces départements. Ainsi, c’est « 1 milliard d’euros qui devront être investi », en plus du 1,6 milliard actuellement consacré aux soins d’accompagnement.
2,9 lits pour 100 000 habitants
À la fin de l’année 2021, la France comptait 171 USP pour un total de 1 980 lits, selon un bilan publié en mars 2023 par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie – (organisme créé en 2016 et placé sous l’autorité du ministère de la Santé). Soit 2,9 lits pour 100.000 habitants. Il faudrait au moins 5 lits pour 100 000 habitants pour que tout le monde ait accès aux soins de fin de vie.
En plus de ces lits en USP, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie recense 5 566 « lits identifiés de soins palliatifs », réservés aux situations moins complexes. Mayotte est le seul département français qui n’en est pas pourvu. S’il manque des unités de soins palliatifs et de lits en France, leur nombre n’a cependant fait que croître depuis plus de quinze ans.
Les 21 départements dépourvus en soins palliatifs : Ardennes, Cher, Corrèze, Creuse, Eure et Loir, Gers, Indre, Jura, Lot, Lozère, Haute-Marne, Mayenne, Meuse, Orne, Pyrénées-Orientales, Haute-Saône, Sarthe, Tarn-et-Garonne, Vosges, Guyane, Mayotte.
Qu’est-ce que les soins palliatifs ?
La loi du 9 juin 1999 définit les soins palliatifs comme « des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage. »
Comment se structure l’offre de soins ?
Si les soins sont en théorie assurés dans tout service hospitalier, y compris avec l’hospitalisation à domicile, les prises en charge et l’expertise s’articulent autour de trois principaux dispositifs :
- Les unités de soins palliatifs (USP) prennent en charge les cas les plus complexes ;
- Des lits identifiés de soins palliatifs (LISP) présents dans des services hospitaliers confrontés à des décès fréquents. Ces services assurent un niveau intermédiaire de prise en charge ;
- Des équipes mobiles de soins palliatifs « EMSP ». Ces équipes interviennent à la demande des professionnels de santé hospitaliers ou en appui aux équipes extrahospitalière.
Vous êtes médecin remplaçant et souhaitez apporter un soutien en région pour lutter contre les déserts médicaux ?
3 Comments “Déserts médicaux : où en est l’accès aux soins palliatifs ?”
HOUSSE
says:
Oui, c’est ce que j’ai voulu dire ; rien n’empêche un débat mais qui soit animé par des personnes qui savent pas ce qu’il se passe dans les hôpitaux et non par celles ou ceux qui bavardent pour rien ».
Dire à mon frère, tout va bien, la tension tombée à 5 est remontée à 10 ! J’ai voulu lui crier « reste près d’elle, ça va rechuter, elle est en train de partir » mais difficile car moi je venais de redescendre chez moi à 800 km !
Mon frère confiant est reparti chez lui et 1/2 heure après, l’urgentiste l’appelait pour l’informer de son décès ! A-t’il écourté ses souffrances ? Je le crois mais pourquoi l’avoir fait en cachette alors que mon frère lui avait montré les dernières volontés de Maman : pas d’acharnement thérapeutique !
C’était le 28 décembre 2018, je ne peux pas oublier et je ressasse toujours.
Housse
says:
Ma Maman est morte dans des conditions épouvantables, tout cela pourquoi ? Aucune place en soins paliatifs ! Alors, avant de débattre sur l’aide à mourir., il faudrait d’abord CREER des centres pour les soins paliatifs !
Docndoc
says:
Bonjour
Nous sommes d’accord avec vous, il faut créer des places de soins palliatifs pour tous et partout en France. Cela n’empêche pas le débat sur l’aide à mourir par ailleurs.
Cordialement