IVG sages-femmes

IVG chirurgicale : l’évolution du rôle des sages-femmes

Une révision du décret autorisant les sages-femmes à réaliser des IVG instrumentales ou chirurgicales est en cours. Cette nouvelle réglementation devrait accorder plus de liberté aux sages-femmes, facilitant ainsi l’accès à ces services. Une avancée majeure pour ce métier.  Cette évolution est perçue par la profession comme une victoire pour le libre choix des femmes.

Un décret autorisant les sages-femmes à pratiquer l’IVG instrumentale

L’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) a été inscrite dans la Constitution, lundi 4 mars, une première mondiale. Le gouvernement envisage également de revoir le décret permettant aux sages-femmes de pratiquer des IVG instrumentales ou chirurgicales. Ce décret, publié fin 2023, était considéré comme trop contraignant pour améliorer l’accès des femmes à l’IVG.

Depuis 2016, les sages-femmes ont été autorisées à pratiquer des IVG médicamenteuses en France. Il y a un an, une expérimentation a été lancée pour pallier au manque de praticiens effectuant des IVG chirurgicales. Ainsi, dans 26 établissements français, des sages-femmes sont formées à la pratique. Suite à sa validation en décembre 2023, un décret a été publié pour officialiser cette extension de compétences.

La ministre de la Santé et du Travail, Catherine Vautrin, a souligné que cette mesure élargit l’accès à l’IVG, qui était jusqu’alors limité aux sages-femmes, accentuant les disparités territoriales.

IVG instrumentale : conditions de pratique pour les sages-femmes

À partir de la fin mars 2024 , les sages-femmes pourront effectuer des IVG chirurgicales de manière autonome, avec simplement la présence d’un médecin dans l’établissement, renforçant ainsi leur indépendance. Cette décision les met au même niveau que les médecins des centres de santé qui pratiquent des IVG sans la présence de plusieurs professionnels de la santé. Selon Caroline Combot, présidente de l’ONSFF, le syndicat des sages-femmes, les maternités ne remplissant pas toutes les conditions requises pourront maintenant avoir des sages-femmes autorisées à effectuer des IVG.

Ainsi, une sage-femme pourra réaliser une IVG instrumentale avec la présence d’un seul médecin dans l’établissement où elle exerce, au lieu de quatre précédemment. Bien que le gouvernement n’ait pas modifié la clause de conscience des médecins, il a élargi le nombre de professionnels habilités à pratiquer cet acte.

Quelles sont les conditions requises pour pratiquer l’IVG instrumentale en tant que sage-femme ?

  • Avoir suivi une formation théorique en orthogénie ou disposer d’une expérience professionnelle significative en la matière ;
  • Avoir suivi une formation pratique (l’observation d’au moins 10 actes d’IVG par méthode instrumentale et la réalisation sous supervision d’au moins 30 actes).

L’IVG instrumentale est une technique chirurgicale. Depuis mars 2022, elle peut être réalisée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines d’aménorrhée.

>>> Lire l’article : le métier de sage-femme – Infographie

De nouvelles mesures pour l’accès à l’avortement

Des mesures supplémentaires favoriseront l’accès à l’avortement, telles que l’augmentation de 25 % du forfait de prise en charge dans les établissements de santé. Cependant, la ministre a exclu tout retour sur la clause de conscience permettant aux médecins de refuser de pratiquer un avortement.

Pour réduire les délais d’attente dans les services de santé, le gouvernement a décidé d’assouplir un décret, ce qui a été salué par les syndicats. Cette mesure permettra d’ajouter des professionnels de santé dans des centres plus petits afin d’augmenter l’offre de soins. En conséquence, les délais d’attente devraient diminuer, notamment dans les zones où l’accès aux soins est plus difficile. De plus, cette initiative offrira aux femmes la possibilité de choisir la méthode de soins qui leur convient le mieux, ce qui est un progrès important selon la présidente de l’ONSSF.

Une reconnaissance pour les sages-femmes

Les sages-femmes jouent un rôle crucial dans le domaine de la santé maternelle et reproductive. Ces professionnelles compétentes et dévouées méritent d’avoir plus de pouvoirs et de reconnaissance pour exercer pleinement leurs compétences. Il est important de prendre en compte leurs revendications concernant les conditions strictes entourant les IVG instrumentales.

En réduisant les obstacles administratifs et en accordant aux sages-femmes la confiance et les ressources nécessaires, on pourrait améliorer l’accès aux soins de santé pour les femmes. Et ainsi, garantir des normes de sécurité et de qualité élevées. Accorder plus d’autonomie aux sages-femmes dans ce domaine pourrait non seulement améliorer l’efficacité des services de santé, mais aussi contribuer à une meilleure santé et bien-être des femmes.

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