avortement déserts médicaux

Avortement : difficultés d’accès dans les déserts médicaux

L’avortement est une liberté garantie dans la Constitution de la Vème République. Un nouveau pas en avant pour les droits des femmes ! Cependant, même si le nombre d’IVG est en hausse, une problématique subsiste. L’IVG n’est pas toujours simple d’accès, notamment dans les déserts médicaux.

Les difficultés d’accès à l’avortement en France

En 2020, 222 100 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées. En mars 2022, le délai pour avoir recours à l’avortement a été rallongé à 14 semaines. Cet allongement permet de rendre plus accessible la pratique lors d’une période de saturation des établissements médicaux. Mais aussi de répondre à la demande de collectifs féministes. Pour pratiquer une IVG, les patientes doivent se diriger vers des hôpitaux, cliniques, cabinets de ville, centres de santé ou centres de santé sexuelle (type Planning familial). 

En France, l’avortement est autorisé jusqu’à 14 semaines de grossesses pour toute femme (mineure ou majeure) en ayant le désir ou le besoin. En fonction de l’avancée de la grossesse non désirée, différentes méthodes seront pratiquées. Dans 20% des cas, les femmes doivent prendre plus de trois rendez-vous médicaux pour avoir accès à l’IVG médicamenteuse.

Le nombre d’IVG pratiquées n’a jamais été aussi élevé depuis 30 ans. Pourtant, d’après une enquête Planning familial, de plus en plus de femmes ont du mal à accéder à l’avortement. C’est surtout le cas dans les zones touchées par les déserts médicaux.

De moins en moins de soignants disponibles pour l’IVG

Les absences des médecins et sages-femmes (vacances scolaires, les congés et absences) rendent l’accès à l’IVG plus compliqué. C’est surtout le cas pendant les périodes de vacances scolaires. De plus, la baisse du nombre de centres IVG en France implique des contraintes pour les femmes telles que :

  • des difficultés à trouver des professionnels de santé disponibles à réaliser des IVG médicamenteuses ou instrumentales ;
  • une obligation de faire de longs trajets pour accéder à un établissement.

Il faut noter que ces dernières années, de nombreuses maternités ont fermé.

Un seul lieu pour avorter dans la Creuse

En région parisienne, le nombre d’IVG est le plus élevé en raison de sa population dense et du nombre important d’hôpitaux pratiquant des IVG. En dehors de la capitale et des grandes villes, les difficultés d’accès à l’avortement sont importantes. Par exemple, en Creuse, le nombre d’avortements par an est dans la moyenne nationale, mais les femmes doivent parcourir de longues distances pour accéder à l’hôpital de Guéret, le seul lieu où l’on peut avorter dans le département.

Rapporté au nombre d’habitant, le département est dans la moyenne nationale, avec 160 à 180 avortements par an. Mais les femmes doivent faire de la route. L’hôpital de Guéret est le seul lieu en Creuse où l’on peut avorter.

Un service dédié à l’hôpital de Guéret

Au sein du service dédié de l’hôpital, une sage-femme et trois médecins généralistes accompagnent les femmes enceintes dans leur prise de décision. L’équipe peut prescrire l’IVG médicamenteuse ou pratiquer IVG instrumentale.

Les délais rapides de prise de rendez-vous en Creuse permettent une réponse efficace aux besoins des femmes, avec une disponibilité immédiate ou le jour suivant, notamment pour les cas urgents. La présence d’un « super réseau » de soutien en Creuse, comprenant le Planning familial, le conseil départemental, les conseillères conjugales et familiales, renforce l’accompagnement des femmes et crée un maillage solide pour les aider dans leur parcours de santé.

Les débats entourant le droit à l’avortement en France continuent d’évoluer, avec une tendance vers un renforcement de ce droit. La prolongation du délai pour interrompre une grossesse de 14 à 16 semaines est un sujet de discussion important. Malgré les avancées sur le papier, des défis subsistent dans la pratique, comme les contraintes liées aux hôpitaux surchargés et aux déserts médicaux. La question de la clause de conscience des médecins soulève des interrogations sur la possibilité d’avorter sans entrave sur l’ensemble du territoire français.

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