La saga de l’été : le remplacement, parfait tremplin avant de s’installer
Le remplacement est une expérience intéressante pour les jeunes médecins. En effet, il permet de tester plusieurs modes d’exercice et de découvrir des territoires partout en France. Ainsi, très vite, les médecins des déserts médicaux se rendent compte de la richesse du territoire d’exercice. Il est également essentiel de rappeler que le médecin revitalise et réanime une commune.
Le médecin des déserts médicaux entraîne une attractivité économique du village en créant des emplois, en faisant venir des infirmiers, des pharmaciens, des kinésithérapeutes, des dentistes, des sages-femmes. C’est un argument supplémentaire pour attirer de nouveaux habitants.
Certains freins demeurent pour les jeunes médecins
Le problème des remplaçants et des jeunes médecin thésés est de créer un réseau professionnel. Ce réseau existe autour de leur zone d’études. La vie urbaine avec la diversité et la facilité pour les enfants (crèche, école, lycée) reste attractive pour les jeunes parents. Les jeunes médecins ont peur de l’isolement professionnel et de se retrouver avec trop de responsabilités, sans aucune aide pour leurs enfants.
De plus, l’éloignement des plateaux techniques est aussi un frein à l’installation des jeunes médecins en zone rurale. Toutefois, le rôle de la téléconsultation, avec des possibilités de recevoir les examens complémentaires directement par mail simplifie la vie.
Une expérience de vie qu’on ne retrouve pas ailleurs
Même si les journées d’un médecin de désert médical sont chargées, l’expérience de vie est exceptionnelle auprès des patients. La relation de confiance est très forte avec le médecin. La crise sanitaire et le renfermement dans un petit domicile a montré la profession de médecin de campagne sous un autre angle, en appuyant sur la qualité de vie. Ce qu’on appelle le désert médical, est une zone où les médecins sont peu nombreux. Mais, entre 20 et 50 kilomètres aux alentours, il existe des lycées, des théâtres, des activités sportives permettant l’épanouissement du médecin et de sa famille.
Certes, aller au cinéma ou au concert n’est pas ce qui est privilégié dans les déserts médicaux, mais en revanche, rester le soir dans son jardin et profiter de l’air pur est un élément compensateur.
A quoi s’attendre quand on est médecin remplaçant en zone rurale ?
Un médecin généraliste, installé en zone rurale est souvent confronté aux problèmes des déserts médicaux.
Se faire remplacer n’est pas facile, d’autant plus que les médecins qui le remplacent sont souvent des médecins urbains. En effet, les jeunes remplaçants et les jeunes thésés proviennent de villes où ils ont fait leurs études.
Le médecin remplaçant doit savoir conduire pour aller remplacer en zone rurale ! Et oui… Faire de la trottinette électrique n’est pas suffisant quand on va remplacer un médecin des Vosges !
Cette première étape passée, ce qui laisse de côté un certain nombre de médecins remplaçants des grandes villes où la notion de voiture a disparu, le médecin remplaçant doit être équipé d’un GPS connaissant toutes les routes en particulier celles nouvellement nommées.
Parfois, la localisation du médecin remplacé se situe sur une carte au milieu de nulle part, au grand étonnement du médecin remplaçant… Celui-ci, ayant confiance dans les nouvelles technologies, suit le GPS à la lettre est arrivé à bon port !
Le médecin remplacé d’un milieu rural (qui, rappelons-le, s’appelle Pierre dans notre histoire), est prêt à loger son médecin remplaçant. Il lui propose de lui laisser la maison, pendant la période de 15 jours du remplacement, et lui demande gentiment s’il peut arroser les plantes et s’occuper des animaux (un chat, un chien, des poules, qui sait ? Tant que vous n’êtes pas allergique…)
Le médecin remplaçant urbain, accepte bien volontiers d’arroser les plantes et de donner à manger aux animaux, pense-t-il domestiques. Le médecin remplaçant arrive pour faire ce remplacement. Il se présente au domicile de Pierre.
Pierre fait visiter les lieux à son confrère. Celui-ci est fort content d’occuper une si grande maison pendant les 15 jours de son remplacement et d’avoir accès le soir à la piscine, et au jardin. Toutefois, ses ardeurs sont réfrénées par le fait d’arroser les plantes. En effet, 2 ha de jardin sont à arroser deux fois par semaine !
Toutefois, la tâche ne lui semble pas infaisable, pensant faire son sport quotidien grâce aux missions d’arrosage, pendant ses heures de repos ou le week-end.
S’occuper des animaux domestiques s’avère être plus compliqué. En effet, Pierre a un petit local avec des poules et en particulier un coq qui ne semble pas apprécier le médecin remplaçant. Le médecin remplaçant doit aller nourrir les poules et, un peu plus loin, les lapins. Mais attention, les renards rôdent toujours dans la région, et il faut bien consciencieusement fermer les cages afin qu’aucun des animaux ne s’en échappent. Que de nouvelles habitudes à acquérir !
Finalement, être médecin rural, en dehors des heures de travail, n’est pas de tout repos !
Le médecin remplaçant découvre ainsi l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Il apprend à prendre soin des hommes et des animaux. Il apprend à prendre soin du cabinet et du jardin. Cette diversité et la pluralité des tâches lui permettent d’apprécier la vie au grand air, et une relation très privilégiée entre la patientèle rurale, très proche de son médecin traitant, et la vie à la campagne.
Un panorama exceptionnel pour exercer… même juste un été
Pendant la pause du déjeuner, le médecin remplaçant fait une mini randonnée de 30 minutes, son sport favori. Le soir, après avoir terminé les consultations et les urgences, il apprécie le calme de la terrasse ensoleillée, et le barbecue qui peut partager en famille. En effet, la maison étant vaste, le médecin installé à proposer au médecin remplaçant de faire venir sa conjointe.
Finalement, le jeune couple de médecins remplaçants réussissent à travailler dans des conditions agréables. Qui sait, Pierre a peut-être trouvé son collaborateur ?
La vie rurale : danger au tournant !
Le médecin remplaçant est maintenant bien installé dans son remplacement. Il profite de l’agréable maison de Pierre. Il a fait venir sa famille pour partager ce remplacement de longue durée.
Le médecin remplaçant se voit bien vivre à la campagne, et élever ses enfants, il commence à trouver cette possibilité attractive, en terme de confort de vie.
Il sait que le téléphone peut sonner à tout moment, il se sent prêt à y répondre.
Justement, il est 23 heures, le barbecue est rangé, le téléphone sonne. Une de ses patientes habitant à 17 km est tombée, elle a une plaie qui saigne. Il y a eu une perte de connaissance. Il doit donc y aller afin d’évaluer la gravité et de faire quelques points de suture.
Il prend la voiture, met la destination sur le GPS. L’aller se déroule sans problème. Il arrive au domicile de la patiente. Il fait un rapide examen neurologique et ne déclare rien de grave. Il fait deux points de suture après une bonne désinfection. Sur le chemin de retour, content d’avoir servi et d’avoir rassuré sa patiente, il roule un peu vite sur les routes désertes de campagne. Soudain, il percute un animal qui traversait la route.
La voiture est déviée, mais il n’y a pas d’accident. Il arrête son véhicule et cherche fébrilement la lampe torche et sort de son véhicule. Il s’aperçoit qu’il a percuté un sanglier. Le sanglier est étourdi, et ne semble pas blessé.
C’est la première fois que le médecin remplaçant voit un sanglier de près, d’autant plus près que celui-ci est assommé par le choc. La voiture est endommagée au niveau du pare-chocs. Doit-il faire une déclaration d’accident ? A-t-il une assurance pour ce genre d’accident ? Sa RCP le couvre-t-il ? Il commence à prendre des photos, il reste assez perplexe devant cet accident.
Le flash de l’appareil photo réveille le sanglier. Le médecin remplaçant se rend compte de la dangerosité de l’animal sauvage. Il remonte très rapidement dans sa voiture et se rend compte qu’à la campagne, l’exercice c’est vraiment riche et varié.
Il rentre dans sa maison. Heureusement que son assurance a considéré que l’accident a eu lieu pendant son travail. Un accident de travail peu banal, certes, mais pris en charge !
Voilà, vous savez désormais quel sera votre quotidien si vous partez remplacer un médecin en zone rurale, ou en zone de désert médical. Mais après tout, cela ne vaut-il pas le coup d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ? Laissez-vous tenter par une expérience riche, variée, étonnante, et extrêmement formative. Trouvez dès aujourd’hui votre remplacement sur Docndoc !