Santé mentale et déserts psychiatriques
Le mardi 13 mai 2025, Emmanuel Macron a été interpellé sur la santé mentale des jeunes, révélant une inquiétude croissante au sein de l’opinion publique. Longtemps reléguée au second plan, la question s’impose désormais et dépasse le seul cadre de la “Grande cause nationale”. Si les troubles psychiques touchent de nombreux Français, en particulier les jeunes, la prise en charge demeure difficile : manque de moyens, de structures, et surtout de psychiatres. La psychiatrie n’échappe pas à la crise des déserts médicaux, au point que l’on parle aujourd’hui de véritables “déserts psychiatriques”.
La santé mentale, une crise bien réelle
Depuis plusieurs années, la santé mentale des Français se dégrade. Les jeunes, particulièrement exposés, cumulent les facteurs de vulnérabilité : isolement, crise climatique, instabilité économique, réseaux sociaux, pandémie de Covid-19. En 2024, le nombre de consultations en psychiatrie chez les adolescents et jeunes adultes a explosé dans les hôpitaux publics : +32 % par rapport aux prévisions, selon la Fédération hospitalière de France. Cependant, cette hausse de la demande se heurte à l’insuffisance des effectifs. Dans de nombreuses structures hospitalières, les services de psychiatrie tournent au ralenti, voire ferment temporairement ou définitivement. Les hôpitaux des grandes villes, jusqu’ici relativement épargnés, commencent à souffrir du manque de praticiens.
>>> Lire l’article : La santé mentale, Grande Cause nationale 2025
La psychiatrie : pénurie de spécialistes, perte de sens, vieillissement des médecins
En janvier 2025, le Comité consultatif national d’éthique alertait sur “un déni d’une situation extrêmement grave au sein du secteur psychiatrique français”.
En cause : un sous-effectif chronique, aggravé par la perte d’attractivité du métier et le vieillissement des professionnels.
- En 2021, l’âge moyen des psychiatres libéraux et salariés était de 52 ans.
- En pédopsychiatrie, les chiffres sont encore plus alarmants : 63 ans pour les hommes, 61 ans pour les femmes.
Or, cette pyramide des âges ne cesse de se creuser, faute de relève. Lors des ECN (examens classants nationaux) de 2020, la psychiatrie n’était que 40e sur 44 spécialités choisies par les jeunes médecins. La spécialité souffre d’un manque de prestige et reste marquée par la stigmatisation des troubles mentaux. S’y ajoute une perte de sens, liée à la transformation de l’hôpital public soumis à des logiques de rentabilité.
Des territoires abandonnés : la psychiatrie aussi en désert médical
Comme le révèle une enquête publiée par Le Parisien, près d’un Français sur deux rencontrant un problème de santé mentale n’arrive pas à obtenir un rendez-vous avec un psychiatre. Certains territoires, notamment en zone rurale ou périurbaine, ne disposent d’aucun praticien à moins de 50 kilomètres. Cette désertification psychiatrique s’ajoute au phénomène plus large des déserts médicaux, avec des conséquences directes : retards de diagnostic, aggravation des pathologies, hospitalisations d’urgence évitables.
Un système de santé à bout de souffle
À l’hôpital, les fermetures de lits en psychiatrie se multiplient, les délais s’allongent et les files d’attente dans les urgences débordent. Les structures de soins, déjà fragilisées, peinent à recruter. En parallèle, la coordination entre les psychologues de ville et les psychiatres hospitaliers reste insuffisante, ce qui freine encore la fluidité des parcours de soins.
Comme l’a reconnu Emmanuel Macron : « Pendant des décennies, on n’a pas formé assez de psychiatres. »
Des solutions existent… mais doivent être mises en œuvre rapidement
Face à l’urgence, plusieurs pistes doivent être activées :
- Renforcer l’attractivité de la psychiatrie dès les études médicales, avec un meilleur accompagnement et des perspectives de carrière valorisantes.
- Augmenter et valoriser la formation
- Développer la coopération entre psychologues, psychiatres, et médecins généralistes, pour fluidifier les parcours de soin
- Investir massivement dans les structures (centres médico-psychologiques, pédopsychiatrie, hospitalisation à domicile)
- Digitaliser et simplifier l’accès aux soins (téléconsultation, plateformes de rendez-vous) pour réduire les délais.
>>> Lire l’article : Compagnonnage des étudiants en médecine
DOCNDOC lutte contre les déserts psychiatriques
DOCNDOC propose des opportunités concrètes de recrutement dans le domaine de la psychiatrie partout en France. Que vous soyez jeune médecin ou praticien expérimenté en quête de sens, DOCNDOC facilite la mise en relation avec des établissements qui recrutent, en hôpital, en clinique ou en libéral. Cependant, l’action de DOCNDOC ne s’arrête pas là.
Nous sélectionnons les structures et les territoires dans leur globalité, en qualifiant à la fois les conditions d’exercice (organisation médicale, équipe, plateau technique…) et le cadre de vie pour le soignant et sa famille. Objectif : proposer des projets professionnels valorisants et des projets de vie cohérents, dans des environnements où la qualité de vie est une réalité. Cela passe par une attention portée au bien-être global des soignants : logement, accès aux écoles, emploi du conjoint, intégration locale…
La Moselle Sud recrute des Psychiatres
Le Centre Hospitalier de Lorquin, établissement spécialisé en psychiatrie situé en Moselle Sud recrute des psychiatres. Ce centre hospitalier offre un cadre de travail reconnu et un accompagnement humain, au cœur d’un territoire dynamique. Le Pays de Sarrebourg-Phalsbourg, où se situe l’hôpital, s’engage activement aux côtés des professionnels de santé pour faciliter leur installation, notamment en apportant un soutien concret à leur intégration familiale et personnelle.

Grâce à cette approche globale, DOCNDOC agit comme un véritable levier contre la désertification psychiatrique, en permettant aux praticiens de s’épanouir dans un projet de soin ambitieux, sans renoncer à leur équilibre personnel.
La santé mentale n’est plus une thématique accessoire, mais une urgence sanitaire. Le manque de psychiatres et la désertification des territoires fragilisent l’ensemble du système. Sans actions rapides, ce sont des milliers de patients qui resteront sans réponse, avec un coût humain et social considérable. La psychiatrie est une priorité nationale pérenne, et non un simple sujet conjoncturel.
Pour soutenir cette démarche, DOCNDOC proposera tout au long de l’année des affiches de prévention à télécharger gratuitement. Ces supports pourront aider à sensibiliser autour de vous sur des thématiques telles que la dépression, le burn-out et l’épuisement mental. Ces affiches de prévention sur la santé mentale pourront encourager les discussions autour de ces questions encore trop souvent taboues.