La démographie des pharmaciens en 2021

Le conseil national des pharmaciens publie, comme chaque 1er janvier 2021, des grandes tendances de la démographie des pharmaciens. La première chose est de noter que les tendances sont stables depuis près de 10 ans.

Les PUI et la filière industrie sur le podium

Les années 2019 et 2020 sont à mettre à part, avec une très faible baisse du nombre de pharmaciens inscrits, de l’ordre de 5 %. Mais la tendance du nombre d’inscription de pharmaciens a augmenté de 8 % depuis 2010.

Les pharmaciens inscrits en PUI (section H) enregistrent la plus haute hausse avec + 31%, suivis par les inscriptions en industrie (section B) de + 19 %.

L’outre-Mer montre de l’attractivité, car le nombre des inscriptions (section E) est en hausse régulière de de 18,7 %. Cela s’explique par l’ouverture constante de PUI dans les DROM COM, et le fait que les groupements de pharmacies ont une défiscalisation très intéressante.

Désamour pour la biologie médicale

La section G, de biologie médicale, présente des difficultés de recrutement avec une diminution de 13 % des inscriptions en 10 ans.

Cette diminution est préoccupante et pose la question de l’exercice de la biologie en ville par les pharmaciens. Cette spécialité est partagée avec les biologistes médicaux. En effet, il y a une hausse des laboratoires tenus par des médecins biologistes, en groupement ou de proximité.

L’âge moyen des pharmaciens en hausse

L’âge moyen des pharmaciens, en 2020 est de 46,8 ans, ce qui progresse de 1,3 %. La population a tendance à vieillir. En 2020, 18,4 % des pharmaciens avaient 60 ans ou plus.

Toutefois, le nombre de pharmaciens de moins de 35 ans augmente également de 21 %, ce qui permet d’ajuster le renouvellement de la profession.

Cependant, la nouvelle génération choisit moins la profession d’officine. Ceci va entrainer une situation qui risque de se stabiliser, voire régresser dans quelques années avec un renouvellement insuffisant d’ici 2025.

Une féminisation du métier de pharmacien qui se confirme

Toutes sections confondues, la profession est majoritairement féminine avec 68 % de femmes en 2020. Cette tendance à la féminisation se confirme depuis 10 ans.

Dans le secteur de la pharmacie en officine, les femmes représentent plus de 50 % des effectifs titulaires.

La section industrie intéresse les jeunes pharmaciens. Ces postes n’ont pas de responsabilité pharmaceutique type officine et les pharmaciens industriels exercent un autre type de métier. Souvent, ils s’engagent dans un double cursus commercial, financier et à l’étranger.

Dans les sections hospitalières, les femmes sont représentées à plus de 70 %.

Les groupements de pharmacie favorisés aux dépends des petites pharmacies rurales

En 2020, la tendance se poursuit à la restructuration avec les regroupements, en particulier pour les officines et les laboratoires de biologie médicale. La mutualisation est également réalisée pour les établissements de santé.

Les statuts d’installation ayant évolué, le statut de société d’exercice libéral (SEL) et l’ordonnance sur le maillage territorial ont favorisé les regroupements.

L’ordre national des pharmaciens explique que 196 officines ont fermé en 2020. Elles étaient 219 en 2019. 45 % de ces fermetures sont dues à des regroupements.

Ces fermetures entrainent une disparition des petites pharmacies de zone rurale ou périurbaine et des laboratoires pharmaceutiques locaux, au profit de gros groupes, ce qui aurait tendance à creuser les déserts pharmaceutiques.

Toutefois, l’Ordre national des pharmaciens précise que le maillage territorial est efficace sur l’ensemble du territoire. Ce maillage est efficace pour les PUI, mais pas toujours pour les officines.

Le saviez-vous ? La distance moyenne d’une pharmacie pour l’ensemble des communes françaises et de 3,8 km.

La désertification pharmaceutique est en route…

Les jeunes diplômés pharmaciens sont peu mobiles en France. Deux tiers d’entre eux exerce dans leur région d’origine.

En conséquence du numerus clausus d’une part, et de la désertification pharmaceutique d’autre part, on note une progression des pharmaciens français ayant obtenu leur diplôme à l’étranger de 7 %. Ce chiffre contribue au 21% de nouveaux inscrits en 2021.

Ces pharmaciens exercent essentiellement (82 %) en officine.

En 2021, près de 74 000 pharmacien sont inscrits à l’ordre national des pharmaciens.

Malgré certains chiffres de la démographie encourageant, le conseil national de l’ordre des pharmaciens note la progression inéluctable des difficultés de l’accès aux soins qui ne sera visible qu’à partir de 2022-2025, du fait du nombre limité des nouvelles promotions de pharmaciens formés, et de l’attrait grandissant du secteur industrie.

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