La téléconsultation : usages et mésusages
En 2020, avec les bouleversements occasionnés par la crise sanitaire, 3 médecins généralistes sur 4 avaient déjà mis en place la téléconsultation pour pouvoir s’occuper de leurs patients confinés (à domicile, en Ehpad…), en quarantaine, ou incapables de se déplacer. Entre mars et avril 2020, au plus fort de la crise, c’est près de 5,5 millions de téléconsultations qui ont été remboursées par l’Assurance Maladie ! Si vous n’avez pas encore testé les outils de télémédecine, voici les informations les plus importantes pour vous éclairer sur cette “nouvelle” pratique de plus en plus utilisée.
La téléconsultation répond à des obligations !
La téléconsultation est ouverte à tout assuré, quel que soit son lieu de résidence, et à tout médecin, quelle que soit sa spécialité. Elle a pour vocation de faciliter l’accès des professionnels de santé aux patients, en transformant les pratiques des soignants et des patients.
Si elle fait évoluer les pratiques, la téléconsultation répond tout de même à des obligations déontologiques, des réglementations spécifiques pour la sécurité des données médicales, et demande une nouvelle organisation de travail au cabinet et du patient chez lui. Les enjeux de qualité spécifiques à ces actes sont aussi liés à la qualité de la communication entre le patient et le professionnel de santé. Cette communication est verbale, non verbale et liée à la connexion !
>>> Lire l’article : E-santé : qui sont les adeptes de la téléconsultation en 2021
La téléconsultation en pratique pour les médecins et les patients
La téléconsultation doit s’inscrire dans le respect du parcours de soins coordonné.
Qui peut la pratiquer ?
- Tous les médecins libéraux conventionnés, tous secteurs d’exercice et toutes spécialités médicales
- Les médecins salariés d’établissements de santé
- Les médecins salariés de centres de santé
Celle-ci peut être proposée à tout patient, à condition que le médecin ait jugé pertinent que la prise de charge soit faite à distance et non en face à face.
Les patients bénéficiant d’une téléconsultation doivent être orientés initialement par leur médecin traitant ou un médecin correspondant. Les patients doivent être connus du médecin téléconsultant (à savoir avoir effectué une consultation en présentiel minimum avec le praticien).
Les médecins remplaçants peuvent réaliser des téléconsultations s’ils font un remplacement fixe, c’est-à-dire qu’ils connaissent la patientèle ou s’ils revoient un patient pour la 2ème fois (renouvellement d’ordonnance par exemple). Toutefois, le médecin remplaçant peut s’inscrire sur une plateforme de téléconsultation “salariale” et pratiquer la téléconsultation avec des primopatients.
L’orientation préalable n’est pas requise pour les patients de moins de 16 ans, et pour certaines spécialités dont l’accès direct est possible, comme la gynécologie, l’ophtalmologie, la stomatologie, la chirurgie orale ou la chirurgie maxillo-faciale, la psychiatrie, la neuropsychiatrie ou la pédiatrie.