Emplacement géographique : où installer ma pharmacie ?
Depuis quelques années, le secteur de la pharmacie connait une forte transformation avec l’arrivée des pharmacies et parapharmacies en ligne. Le gouvernement a donc mis en place des mesures afin de faciliter la création ou reprise de pharmacies. Cependant, ouvrir une pharmacie est réglementé. Dans cet article, Apotiko revient sur les conditions pour ouvrir une pharmacie.
L’emplacement géographie de la pharmacie
Les pharmaciens ne bénéficient pas de la liberté de choix du lieu d’installation. En effet, ils doivent obtenir une licence d’exercice délivrée par le directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS).
L’ouverture ou le transfert d’une pharmacie est possible uniquement dans les communes comptant plus de 2 500 habitants. Puis, une nouvelle par tranche de 4 500 habitants supplémentaires.
L’autorisation d’ouverture d’une officine est soumise à 2 critères :
-Un critère qualificatif : pour que l’implantation réponde à une desserte optimale en médicaments en fonction des besoins de la population et du lieu.
-Un critère quantitatif : pour ne pas compromettre l’approvisionnement nécessaire en médicaments de la population, il faut une officine accessible au public par voie piétonnière ou par voie routière et disposant d’emplacements de stationnement.
Ouvrir une officine dans les territoires défavorisés
Des dispositions spécifiques ont été introduites en faveur des territoires défavorisés. Pour ces territoires, le directeur de l’ARS arrête la liste des communes contiguës dépourvues d’officine – dont une comporte au moins 2000 habitants – afin de totaliser un nombre d’habitants conforme aux quotas démographiques (C. santé publ., art. L. 5125-6-1).
Dans ce cas, l’ouverture d’une officine, par voie de transfert ou de regroupement, peut être autorisée dans l’une de ces communes, notamment auprès d’un centre commercial, d’une Maison de santé ou d’un centre de santé.
L’appréciation du caractère optimal de la desserte s’effectue alors au regard des seuls critères d’aménagement urbain (accessibilité extérieure de l’officine) et d’installation immobilière (accessibilité intérieure de l’officine) et non du critère de la population résidente, l’officine n’ayant donc pas à desservir immédiatement la population résidente d’un quartier mais pouvant viser une population de passage (C. santé publ., art. L. 5125-6-2).
Le concept de la pharmacie
Avant d’ouvrir une officine, le pharmacien titulaire doit réfléchir à une orientation prioritaire à donner à l’officine. Il dépend des diplômes inter universitaires et spécialités professionnelles (nutrition, rééducation, conseils etc). La conceptualisation de la pharmacie permettra d’anticiper les achats et les mises en avant des meubles de la pharmacie et de la vitrine.
-Le type de produits à vendre, de médicaments non remboursables ou encore des produits de parapharmacie
-Activités complémentaires de l’officine : compléments alimentaires, la diététique ou encore les médicaments vétérinaires, téléconsultation
L’étude du marché permet d’identifier les indicateurs importants :
-La fixation des prix pour les médicaments non remboursables et la parapharmacie ;
-Le relationnel client : les conseils de la pharmacie en particulier dans les déserts médicaux ;
-La marge et la rentabilité ;
-L’étude de la zone de chalandises, c’est-à-dire la zone géographique d’influence (nombre de clients potentiels en fonction de l’emplacement et du rayonnement de la pharmacie).
Bon à savoir : le fait de se spécialiser permet de se distinguer de la concurrence : téléconsultation, compléments alimentaires, conseils enfance, vegan, rééducation.
Définir la clientèle de la pharmacie
Le lieu de l’officine est défini par la licence qui fixe la localisation géographique de la pharmacie. Une analyse du profil de la population existante permet de cibler les besoins et attentes des patients pour créer la clientèle et la fidéliser.
La communication est essentielle pour attirer une clientèle : affiches dans l’officine, publicité sur la vitrine, bouche à oreille, réseaux sociaux…La communication est également règlementée.
Aménagement du lieu d’exercice
Le respect de la confidentialité est un principe général et inaliénable qui s’impose à tout acte pharmaceutique. D’une manière générale sont recommandés des comptoirs individuels, distants et en nombre suffisant. En cas d’impossibilité, les postes de dispensation seront séparés physiquement ou spatialement par tout moyen permettant d’optimiser la confidentialité.
Un espace de confidentialité doit être aménagé
Tout pharmacien en qualité de signataire de la Convention Nationale organisant les rap- ports entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’Assurance Maladie doit aménager un espace de confidentialité.
En effet, l’article 8 stipule : « Le pharmacien prévoit dans son officine un espace de confidentialité où il peut recevoir isolément les patients. Cet espace est réputé adapté dès lors qu’il permet un dialogue entre le pharmacien et le patient en toute confidentialité ».
La signalétique de cet espace devra être pensée pour éviter que sa fréquentation ne permette la distinction de tel ou tel patient parmi d’autres. Si cet espace dédié doit permettre la tenue d’un dialogue singulier, en cas de nécessité, il peut être également utilisé pour exercer certaines missions : entretien pharmaceutique, bilan personnalisé,
études d’observance …
À cette fin, il sera équipé d’un poste informatique permettant notamment la consultation du Dossier Pharmaceutique.
>>> Lire l’article : Téléconsultation en officine : nouveauté de la loi ma santé 2022
Une taille de local suffisante pour l’activité de la pharmacie
La taille du local et son accessibilité sont essentielles pour optimiser la rapidité du passage au comptoir, pour gérer les stocks, pour la fluidité de l’équipe, du personnel ménager…
Une pièce isolée de confidentialité est appréciée pour l’efficacité et la pertinence des conseils…
La pharmacie doit être située de préférence dans un lieu proche de sa clientèle ou dans une rue passante. Elle doit avoir un espace spacieux pour contenir à la fois le stockage et l’officine.
Bon à savoir : En choisissant l’emplacement, le pharmacien devra éviter les communes dont le nombre d’habitants n’atteint pas les 2 500 personnes. Une pharmacie doit pouvoir fournir des produits auprès de 4 500 habitants.
Le Saviez-vous ? Les possibilités de regroupement en zones isolées
La création d’un réseau officinal au sein d’une même commune ou de communes limitrophes à l’initiative d’un ou plusieurs pharmaciens ou sociétés de pharmaciens doit recevoir un avis préalable du directeur général de l’agence régionale de santé (ARS).
Le regroupement peut permettre à des officines qui n’ont plus la capacité, seules, de maintenir une activité pérenne. Il s’agit de créer un regroupement physique avec la fusion d’au moins deux fonds de commerce en un seul. Cela implique la disparition d’au moins un emplacement. L’objectif est de « minimiser les risques de déperdition de chiffre d’affaires » pour le pharmacien.
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